mercredi 8 octobre 2014

L'érotisme comme appel à l'Être

Egon Schiele, Wally en chemise rouge, 1913


L’érotisme, c’est le feu sacré des êtres ardents.
Dans la nuit ou dans le jour, les draps se font torches au contact de la nudité des peaux douces et rugueuses comme le sable du désert. C’est l’offrande faite à la fournaise de l’été, la brûlure qui saisit le ventre où couvent des braises.
L’eau et le soleil se mêlent aux puissantes étreintes qui se forment comme une émeute de tout l’être, comme le mouvement salé de la mer.
Qui a goûté une fois à cet incendie intérieur, se sentira de nouveau attiré par cette infusion de météores.
La bouche de l’être aimé distille un grog au goût de miel sauvage dans l’unisson des langues où la lave prend naissance.
La colère des puritains se montre ridicule lorsque ceux-ci se jettent dans une bataille contre l’érotisme et convoquent sur celui-ci les foudres de l’enfer.
Certains ont dressé autrefois de grands bûchers pour étouffer ce feu de cheminée qui saisit le corps et l’âme. Laissons-les grogner, ces tièdes, auprès de leur poêle éteint et froid. Ils se revêtent d’anathèmes et font de la lingerie un linceul pour leurs chairs sans chaleur.
Qu’ils s’enterrent donc puisque tel est leur souhait et qu’ils laissent ceux qui le désirent, jouir en paix.


© Thibault Marconnet

13/02/2013


Egon Schiele, Gerti Schiele au drapé à carreaux, 1907

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